SNCF ET LE CAMPING : 3 ANS DE PARTENARIAT DYNAMIQUE

 

En 5 saisons, SNCF a croisé 60 startups, sélectionné des projets, poussé des pilotes, apporté son expertise, accompagné des développeurs et fait le grand saut dans l’open innovation.

Ce que SNCF en retient ? Une ouverture sur le monde de l’entrepreneuriat web, éloigné de son cœur de métier mais désormais au cœur de son offre, et une accélération du virage digital pris il y a plusieurs années avec voyages-sncf.com. C’est acté : le numérique est notre meilleur allié pour améliorer l’expérience du voyage. L’agilité, l’imagination et le dynamisme des startups ont gagné le système SNCF. L’open data et les challenges d’innovation organisés dans toutes les activités confirment l’élan : la révolution de l’expérience du voyage est en marche.

Quelle collaboration? La culture de l’open innovation est entrée dans les mœurs du Groupe, rompant avec les modèles d’innovation classiques. La confrontation avec l’écosystème de l’innovation permet de voir nos problématiques d’un autre œil et d’entrevoir des solutions auxquelles nous n’aurions pas pensé. La preuve  : le Camping a révélé des premiers services innovants et utiles pour les clients ou pour les collaborateurs. Pour les Campeurs, SNCF est un terrain d’essai idéal et nos conseils les aident. La confiance de SNCF donne du poids à une startup et lui ouvre des portes, elle lui permet d’initier du business, de rejoindre un incubateur ou de s’approcher des investisseurs.

 

Côté SNCF
Interview de Patrick Ropert, Dir. de la communication SNCF

Quand et pourquoi avoir initié cette collaboration ?

Nous avons rencontré Silicon Sentier fin 2010, nous avons été séduits par leur proposition et par le pari qu’elle représentait : comment un acteur industriel historique comme SNCF peut-il collaborer avec des jeunes entreprises en devenir  ? Comment faire entrer l’open innovation dans une grande entreprise publique comme SNCF ? Nous avons décidé de relever le défi. Grâce à ce partenariat, nous sommes en contact avec des jeunes pleins de talents, d’énergie qui anticipent les nouveaux usages.

Quelles sont les « success stories » que vous retenez ?

Depuis avril 2011, nous collaborons avec DocTrackR qui développe une solution de contrôle et de suivi de documents diffusés via le net. Une étude de compatibilité a eu lieu et la solution est aujourd’hui en phase d’intégration chez nous. Grâce à ce partenariat, la startup a pu lever 2 millions de dollars l’année dernière aux Etats-Unis. Autre exemple, Kawet : une solution de création d’application iPhone, iPad et Android, reposant sur une technologie révolutionnaire qui donne la possibilité à tout le monde de créer sa propre appli. Notre première expérimentation s’est tellement bien passée qu’aujourd’hui une quinzaine de projets sont en cours avec la startup. Et tout dernièrement, la collaboration avec Melusyn, une plateforme qui simplifie la gestion de production cinématographique, prouve que l’innovation naît aussi de rencontres fortuites, inattendues.

Comment se passe la saison 5 ?

Suite au speed-dating, nous avons repéré de vraies opportunités de collaboration. Ainsi Tripndrive prépare deux expérimentations avec nos filiales Effia Stationnement et OuiGo, notre nouvelle offre de trains à prix réduits. Dans ces deux cas, Tripndrive peut apporter une solution pertinente pour les voyageurs qui souhaitent rejoindre des gares non situées en centre-ville. Artips va apporter sa contribution culturelle au magazine IDzine d’IDTGV. Dans le cadre des concerts en gare lancés par Gares & Connexions cette année, Bandsquare propose de réaliser une application qui permettrait aux utilisateurs de pré- sélectionner les artistes qu’ils voudraient voir en live…

 

Côté Startup

SNCF a collaboré avec:

 

Kawet a réalisé le portail de gestion de crise sur mobile de SNCF et de nombreux autres projets.

Mesagraph a reçu 75 000 € de SNCF, via sa filiale SNCF Développement.

docTrackr travaille avec la DSIT (Direction des Systèmes d’information) depuis avril 2011.

Studyka a lancé en 2012 le challenge “la ville de demain” auquel ont participé SNCF Geodis, la Direction du Développement durable et SNCF Développement. A la clé : des idées novatrices pour mieux intégrer et exploiter les installations SNCF dans le paysage urbain.

Stormz a été testée par la direction des Ressources humaines et par la Direction de la Communication.

Explee a noué également des collaborations avec différentes entités SNCF.

Melusyn a enrichi son application de gestion de tournage et son réseau en intégrant l’ensemble des décors SNCF pour le cinéma.

Znappit a été testé à large échelle pour l’évènement célébrant les 20 ans de la ligne TGV Nord.

CoursAvenue a proposé un projet de plateforme dédié aux associations cheminotes au comité de direction de CE en décembre : décision en cours.

 


Interview de Octave Bory-Bert, CEO de Melusyn

Quand a débuté votre collaboration avec SNCF ?

Je me souviens de la première rencontre lors du Speed-Dating SNCF au début de la saison 4. Au début on se demandait vraiment ce qu’on pourrait faire avec SNCF. Au fil des échanges, nous avons discuté avec les responsables du Pôle Cinéma & Tournages de la Direction de la Communication du Groupe SNCF. Et là on a découvert qu’il y avait pas mal d’opportunités. Ce Pôle reçoit des demandes de cinéastes du monde entier - Japon, Etats-Unis, Chine, Inde…-, qui souhaitent tourner dans des gares ou à bord de trains. Il propose 3000 décors potentiels, dont des lieux atypiques : amphithéâtres, salons de bal, des bunkers... Il facilite l’accès à tout ce patrimoine, ces beaux décors qui ne se réduisent pas à la Gare de Lyon ou à la Gare du Nord !

Mes interlocuteurs voulaient valoriser cette offre et là a commencé notre partenariat : nous leur avons développé une base dédiée de référencement de tous ces décors. Toutes les demandes transitent par cette base et c’est donc un excellent win-win : Melusyn gagne de nouveaux clients ; les professionnels ont accès à des outils innovants ; SNCF valorise son patrimoine.

 

En quoi cela a-t-il permis à Melusyn de grandir ?

Cette collaboration nous a permis de développer une nouvelle offre. On avait identifié un besoin mais nous manquions de contenu : avec 3000 décors, Melusyn devient une des plus importantes bases en France ! Cela nous permet de financer notre R&D et de passer le gap entre la première et la deuxième d’année d’activité.

 

Quelle est la next step ? Vous n’avez pas peur de devenir une SSII ?

C’est le piège classique mais ici ce n’est pas le cas. C’était un module qu’on voulait développer et qui rentrait dans notre roadmap.

Par ailleurs, SNCF nous a permis de nous faire connaître davantage. Nous avons participé avec le Pôle Cinéma au plus grand salon des offres de lieux de tournage (ex  : Versailles, Louvre, Ministères, SNCF etc.) qui s’est tenu début février à Paris. Nous avions un stand commun où l’on présentait en avant-première ce nouveau module... On a récupéré beaucoup de feedbacks. Sur 2 jours, j’ai pris 40 cartes de visite ! Nos interlocuteurs SNCF ont été moteurs et nous ont présentés à leurs contacts : des professionnels du tournage mais aussi la RATP, Air France, le Ministère de la Justice… Autant d’organismes pour lesquels on souhaite aussi développer cette offre de mise en avant de décors.

Pour nous SNCF, c’est un deal complet, financier, commercial, technique. Il y a une vraie relation de confiance et on apprend les uns des autres. La dynamique est très positive.